La loi 61 donnerait carrément au gouvernement le droit de passer outre à des lois de l’Assemblée nationale et aux règlements qui ne font pas son affaire. Le premier ministre, comme le parrain de la loi, le président du Conseil du Trésor Christian Dubé, dit qu’il ne s’agira aucunement de ne pas respecter les lois et procédures établies, mais il reste que la loi 61 leur en donnera le pouvoir. Il y a plusieurs dangers dans cette situation.
Reconstruire en mieux
Le premier de tous, c’est de ne pas se donner le temps d’un second coup d’œil aux 202 projets énumérés dans la loi. C’est vrai qu’ils sont tous prévus au Plan québécois des infrastructures, mais ne dit-on pas que la crise fera en sorte que les choses ne seront plus comme avant? Un peu partout dans le monde, on dit qu’il faut reconstruire, mais en mieux
. Encore faut-il savoir comment.

Par exemple, le projet de loi contient un grand nombre de projets de construction ou de prolongement d’autoroutes. Pourtant, tout le monde dit que la crise nous aura fait faire un virage vers le télétravail. Alors, les nouvelles autoroutes menant au centre-ville sont-elles encore aussi utiles? Il faudrait au moins se poser la question.
Plusieurs intervenants, dont le gouvernement fédéral, voudraient utiliser la reconstruction pour contribuer à la réduction des gaz à effet de serre. Reprendre de vieux projets, comme le fait la CAQ, pourrait créer autant de rendez-vous manqués.
*Radio canada