Montréal le 9 juillet 2020 – Communiqué de presse de La Ligue des Noirs du Québec:
“À la suite des manifestations, aux multiples dénonciations publiques, aux plaintes, aux rapports multiples exposant la réalité brutale de l’existence de la discrimination systémique le SPVM n’a pas eu le choix. Après plusieurs décennies de déni le SPVM a reconnu du bout des lèvres l’existence de la
discrimination systémique dans ses rangs.

La nouvelle politique d’interpellation du SPVM est ainsi née. La formulation de celle-ci dans son état actuel est très loin de satisfaire la Ligue des Noirs du Québec. Les citoyens ont droit à mieux. Les milliers de victimes du comportement illégal des policiers qui frappent à notre porte ont droit à mieux. Nous rappelons que la Ligue des noirs du Québec a été contraint de poursuivre la ville de Montréal pour profilage racial en raison du comportement des policiers qu’elle emploie. L’actuelle politique d’interpellation est loin d’être suffisante pour modifier le comportement
actuel et passé de plusieurs représentants de la police. Considérant le montant alloué par le budget de la ville à la police et la violation répétée des
droits de plusieurs minorités année après année on peut à bon droit penser que la ville finance la discrimination systémique en encourageant ses policiers. Actuellement près de 11% du budget de la ville de Montréal est alloué à la police. Au lieu de servir et de protéger, des policiers commettent régulièrement des actes arbitraires et contraires aux droits des citoyens reconnus et protégés par la loi. C’est un non-sens. La nouvelle politique d’interpellation du SPVM ne sera selon toute vraisemblance vu son
manque de mordant dans sa formulation actuelle que l’équivalent d’un coup d’épée dans l’eau. En effet, celle-ci est trop timorée, trop timide pour produire des effets tangibles et concrets pour ceux et celles qui malheureusement sont régulièrement et illégalement victime de la police.
Il aurait fallu être plus incisif, prévoir plus de transparence tant dans le processus précédant la rédaction que lors de la rédaction en elle-même.de la nouvelle politique d’interpellation. On peut s’étonner que 160 consultants inconnus aient fort opportunément fait défaut de souligner
l’absence de volonté de sanctionner les contrevenants à la nouvelle politique d’interpellation. Pas une seule ligne à ce sujet.”